Les femmes pirates
À l’image de l’antique Agaméde, qui se déguisait en homme pour suivre ses cours de médecine 350 ans avant la naissance de Jésus-Christ, d’autres se sont fait une place dans le monde trépidant de la piraterie. Des femmes pirates, peu nombreuses, au caractère bien trempé et qui ont décidé de faire de leur une vie une aventure en dehors des normes…
Alvida
Alvida était la fille d’un roi Scandinave et vivait au 5e siècle. Elle s’habillait comme un homme et possédait un navire composé uniquement d’un équipage de femmes. Elle est devenue une femme pirate pour échapper au mariage qu’on lui imposait avec le prince danois Alf.
Son existence n’a jamais été réellement établie et elle serait peut-être un personnage de légende…
Sayyida Al Hurra
Fille du puissant maire de la ville de Tétouan au Maroc en 1510, cette jeune femme est le pirate la plus célèbre du monde arabe. Belle et intelligente, elle devient maîtresse de la cité à 42 ans après la mort de son époux. Alliée du cruel Khair-Eddine d’Alger (alias Barberousse), elle organise une guerre sainte contre les Portugais pour venger le décès de son mari. Renommée et admirée à travers la planète, elle attire les puissants et finira par épouser le roi du Maroc en personne!
Grace O’Malley
C’est la fille d’un chef Irlandais. Elle est née en 1530 et elle s’intéresse depuis sa tendre jeunesse à la navigation en mer. En 1546, elle épouse Donal O’Flaherty et donne naissance à trois enfants.
Puis, elle perd son mari lors d’une bataille et décide de prendre en charge et de défendre ses châteaux, son patrimoine. La pirate Grace empêche le clan des Joyces de faire main mise sur ses biens. Il finit par se soumettre devant une bravoure aussi impressionnante.
Jacquotte Delahaye
Fille d’un Français expatrié en Haïti au XVIe siècle et d’une mère native de l’île, elle perd cette dernière le jour de son arrivée au monde. A la mort de son père assassiné, elle décide de devenir pirate pour prendre sa revanche. Très active dans la mer des Caraïbes, elle se fait capturer de nombreuses fois mais parvient à s’échapper en s’inventant un alter-ego masculin. A son retour sur l’île, elle sera surnommée « Revenue de la mort rouge » en référence à sa chevelure de feu. Leader d’un important groupe de pirates, elle parviendra même à faire d’une petite île sa propriété et la baptisera « Freeboter republic ».
Charlotte de Berry
Cette femme pirate est née en 1636 en Angleterre. Dans sa jeunesse, elle tomba éperdument amoureuse d’un marin. Ses parents étaient contre cette relation mais Charlotte décida de l’épouser.
Elle se déguisa en homme afin d’accompagner son mari sur son navire. Elle s’est battu à son côté durant quelque temps. Un agent va découvrir sa vraie identité et fera tout pour accuser son mari de mutinerie qui punit mourra en laissant sa veuve aux mains du dit agent. Refusant ses avances, elle prit la décision de le tuer. Dans sa fuite, elle sera kidnappée puis mariée à un capitaine de navire marchand. Elle le décapitera et prendra sa place aux commandes du navire.
Plusieurs années vont passer où elle fera du piratage.
Anne Dieu-Le-Veut
Elle restera pour toujours LE symbole de la piraterie française. Veuve du puissant gouverneur du Cap en 1690, elle épousera en secondes noces un gentilhomme hollandais impressionné par sa trempe. Parti en guerre contre les espagnols avec une armada de pirates pour défendre l’île, son mari fît d’elle un membre de l’équipage à part entière. Véritable mascotte du navire, elle se révélera également particulièrement dure à cuire pour ses ravisseurs lorsqu’ils la capturent à Saint-Domingue en 1695.
Mary Read
Voici l’une des deux femmes les plus connues et les plus célèbres de la piraterie. Mary Jane Read est née en Angleterre au XVIIe siècle.
C’est à la mort de son frère nommé Willy, que sa mère décida de la vêtir comme un homme. Tout cela pour continuer à percevoir l’argent que donnait sa grand-mère et qui était destiné à l’aîné.
Mary Read habillé en homme, trouve son premier emploi comme valet puis elle s’enrôle sur un navire avant de partir s’engager dans l’armée. Elle rencontre son mari et ouvre une auberge avec lui. Celui-ci décède et malheureusement l’auberge va être fermée. Mary Read décide de revêtir une fois de plus des vêtements d’homme et s’engage à bord d’un navire hollandais. Elle se fera appelé Willy Read.
Le navire marchand hollandais se fera attaqué et Mary Read rejoindra les attaquants qui ne sont que des pirates. Elle fera la connaissance du célèbre pirate Jack Rackham et de sa compagne Anne Bonny. Avec cette dernière, Mary Read aura une relation amoureuse particulière.
En 1720, le capitaine Barnet qui était envoyé par le gouverneur de la Jamaïque captura Rackham et tout son équipage. Pour éviter la pendaison, Anne et Mary révèlent qu’elles sont enceintes. A l’époque, cette pratique était courante car l’on considérait que l’être qui allait être était innocent des crimes de leurs mères donc personne n’aurait osé tuer ces petits êtres.
Anne Bonny
Anne Bonny est d’une famille Irlandaise. Elle a navigué avec Jack Rackham. Elle est la fille du procureur William Cormac et de sa domestique Mary. C’est une fille illégitime et lorsque cela se sut, le procureur quitta son pays et parti avec elle s’installer en Caroline du Sud. C’est là qu’il y fit fortune et qu’il acheta une immense plantation en 1710.
Anne a la réputation d’être une belle jeune femme, très intelligente mais un peu soupe-au-lait. Une légende raconte qu’à l’âge de treize ans, elle aurait poignardé un domestique à l’aide d’un couteau.
Ce n’est que cinq ans plus tard, dans de nouveaux récits, qu’elle réapparaît. Elle fréquente alors les tavernes et finit dans les bras de différents boucaniers pour se révéler en pirate à part entière. A la fin de l’aventure, elle échappe donc à la pendaison, et rend visite à Rackham ou elle lui aurait dit : « Je regrette de vous voir dans un tel état, mais si vous vous étiez battu comme un homme, vous n’auriez pas à mourir comme un chien. »
Ching Shih
Ching Shih est la pirate la plus célèbre de l’Asie. Elle est née en 1784 et mourut en 1844.
Elle apparaît en premier dans les récits, sous les traits d’une prostituée cantonaise. Elle va épouser le commandant d’une grande flotte de pirates et combat du côté des rebelles Tayson lors de la rébellion vietnamienne. Son mari meurt de la gale et parvient à prendre la tête de la flotte grâce à des manœuvres politiques.
Ching Shih va développer des lois qui seront bien appliquées. Tous les ordres seront donnés uniquement par les dirigeants de la flotte. Si quelqu’un désobéi à un ordre, c’est jugé comme une offense capitale. Si un village collabore avec les pirates, il est interdit à ceux-ci de le piller car ce serait une offense aussi. La personne qui vole dans les butins récoltés ou qui viole des prisonnières est condamné à mort.
La flotte de la pirate Ching Shih va commettre divers actes de piraterie. Le gouvernement va alors tout tenter pour détruire sa flotte et elle finira par demander l’amnistie en 1810.
Sa vie de pirate terminée, Ching Shih finit par diriger une maison de joie. Elle sera aussi propriétaire à Guangzhou, d’un cercle de jeux.
Sadie Farrell
Dans les années 1860, cette criminelle américaine, qui sera surnommée par la suite Sadie the goat (la chèvre), s’occupait à ses débuts de régler son compte à des inconnus avant de les dépouiller. Elle finit par nourrir une tenace rivalité avec une autre rebelle de son temps, Gallus Mag. Cette dernière, qui mesurait deux mètres de haut, était également videur des bars les plus chauds de Manhattan et lui arracha même l’oreille lors d’un duel particulièrement violent. Humiliée, Sadie prendra le large et deviendra capitaine d’une joyeuse compagnie de pirates qui officiait entre les fleuves de l’Hudson et de l’Harlem River. Elle finira même par récupérer son oreille, conservée pendant de nombreuses années dans un pot par Gallus…
Et le complément envoyé par Monsieur Laurent, un cher ami…
Alex Karaglam